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La Belle et La Bête : Un arrière goût d’insuffisance !

7 Novembre 2013 , Rédigé par Brigitte Mess

La Belle et La Bête : Un arrière goût d’insuffisance !

La comédie musicale a très souvent été malmenée en France. Productions pauvres faute de moyens, adaptations fréquemment médiocres, quand elles ne sont pas nettement inaudibles et comédiens-chanteurs, dont les compétences, la plupart du temps, sont bien loin d’égaler celles de nos voisins d’outre Manche. La Belle et la Bête, grand musical pioché par Stage Entertainment dans les archives de Broadway, n’échappe, hélas, pas à la règle. La version d’origine, présentée à Broadway en 1994, possède pourtant tous les ingrédients qui auraient pu permettre à Stage Entertainment d’offrir, au public Français, un spectacle de haute qualité. Le scénario y est bien ficelé et sa poésie romanesque impose, sans effort, ce musical à un auditoire grand public. Le livret d’origine est de belle facture et la musique d’Alan Menken, compositeur récurant chez Walt Disney, est un ravissement pour les oreilles. On comprend donc volontiers que la société de production, siégeant à Mogador, ait décidé d’ajouter à la liste des Comédie-Musicales à produire en France, ce petit joyaux, quasi incontournable. Malheureusement pour le public Français, La Belle et la Bête, version Mogador, ne tient pas ses promesses.

La Belle et La Bête : Un arrière goût d’insuffisance !

Un budget de crise

La crise économique étant passée par là, l’opulence du Roi Lion (première comédie musicale présentée par Stage Entertainment à Mogador en 2007) a laissé place à une gestion plus modérée des finances de la société. Si les décors et costumes restent de bonne qualité, on décèle, cependant, au sein de la production, une certaine volonté d’économie, qui confère à cette version française le statut de parent pauvre des versions de Londres ou Broadway. La mise en scène y est allégée, et les moyens techniques sont limités, sans doute pour amoindrir le coût d’une tournée déjà programmée. La musique d’Alan Menken reste plutôt bien mise en valeur malgré un orchestre en comité restreint (sept musiciens) mais l’immersion totale du spectateur dans ce conte pour enfant, est quelque peu entravée par une adaptation Française (livret et chansons) qui laisse parfois à désirer. Il est d’ailleurs à noter, et l’on peut s’en réjouir, que les principales chansons de ce musical, déjà existantes dans le dessin animé de Walt Disney, ont été intégralement gardées dans leur adaptation française d’origine, limitant ainsi les déconvenues.

La Belle et La Bête : Un arrière goût d’insuffisance !

Un spectacle à voir, néanmoins.

Les artistes, eux, s’en sortent plutôt bien. Plus de précision dans la direction d’acteur, notamment sur les rôles de la Belle et de la Bête, aurait toutefois été opportun. Cela nous aurait épargné quelques césures inappropriées, et permis aux comédiens d’assumer d’avantage certaines ruptures. «Big Ben» (David Eguren) et «Lumière» (Dan Menasche) tirent très clairement leur épingle du jeu, en nous offrant un duo drôle et pétillant, et « Mme De La Grande Bouche » incarnée par la Soprano Lyrique Italienne, Gabrielle Zanchi, nous impose, ici, une personnalité burlesque et décoiffante qui n’est pas sans rappeler la fameuse Diva du Fantôme de l’Opéra (Andrew Lloyd Webber). Cette version française, qui n’est pas dénuée de charme, ne manquera donc pas de séduire le grand public, peu familiarisé avec ce type de spectacle. Les enfants y retouveront également la magie du long métrage de Walt Disney. Pour les inconditionnels des comédie-musicales Londoniennes, accoutumés à la précision des équipes anglaises , le show risque toutefois d’avoir un petit arrière goût d’insuffisance. A partir du 24 Octobre 2013

BM.

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